Ce que vous devriez savoir sur l'AVC : l'éclairage d'un neurologue de Limoges


Ce que vous devriez savoir sur l'AVC : l'éclairage d'un neurologue de Limoges
Détecter l'AVC. Photo d'illustration © NICOLAS Thierry
Le 29 octobre, c'est la journée mondiale de lutte contre l'accident vasculaire cérébral. Le docteur Francisco Macian, neurologue au CHU de Limoges, coordonne la filière AVC en Limousin. 
De 13 h 30 à 17 heures, ce lundi, le médecin sera présent dans le hall de l'hôtel de ville de Limoges, pour informer le grand public. Voici quelques données que vous ignorez peut-être et qui donnent à réfléchir...

120 millions de neurones détruits par heure

« L'AVC est la première cause de handicap et la troisième cause de mortalité en France. Quand on dit qu'il faut agir vite, c'est pour éviter le maximum de séquelles, précise le docteur Macian. Un chercheur américain a calculé que, par heure qui passe, ce sont 120 millions de neurones qui sont détruits, soit trois ans de vieillissement cérébral ! Et donc pour une meilleure efficacité du traitement, chaque minute compte.

Le 15, un réflexe qui compte

« Le médicament qui dissout le caillot sanguin a une utilité jusqu'à quatre heures et demie après le début des signes. Pour l'extraction, c'est plus au cas par cas : jusqu'à six heures, et parfois 24 heures. L'important est d'appeler le 15 pour que la prise en charge soit rapide, sans passer par le médecin traitant ou les urgences avec l'attente que cela pourrait engendrer. C'est un réflexe qui est de plus en plus acquis : en 2013, 60 % de nos patients étaient régulés via le centre 15Aujourd'hui, on est entre 80 et 85 %. » 
Le neurologue Francisco Macian coordonne la filière AVC en Limousin.

2.000 cas par an en Limousin

« Le chiffre reste stable depuis mon arrivée au CHU de Limoges en 2001. Il existe deux types d'AVC : soit ischémique, avec obstruction d'une artère (85 % des cas), soit hémorragique, avec rupture (15 %). Ce dernier est moins fréquent car l'une des origines est l'hypertension, or elle est de mieux en mieux contrôlée. En Limousin, chaque année, entre 10 à 20 % des patients atteints décèdent des suites d'un AVC. »

Des patients jeunes aussi

« C'est une pathologie qui touche principalement les personnes âgées, avec le vieillissement des artères mais aussi en lien avec le diabète, le cholestérol, l'hypertension, la consommation de tabac. Mais 20 % des cas concernent des personnes de moins de 50 ans. La cause ? Un problème cardiaque jamais dépisté, une dissection artérielle.
Avant la ménopause, les femmes sont plus protégées que les hommes. Ensuite, ça s'équilibre et après 80 ans, ce sont les femmes qui en sont le plus victimes. Il existe aussi des AVC chez l'enfant. »

L'effet cumulatif des risques

« Cela signifie que les facteurs de risques ne s'additionnent pas mais se multiplient et se renforcent les uns les autres. Exemple, en schématisant : si vous fumez, que vous avez des migraines et que vous prenez en plus la pilule, le risque est multiplié par 40 par rapport à quelqu'un qui ne présente aucun de ces trois facteurs. Mais si vous arrêtez le tabac, vous diminuez considérablement ce risque. La prévention permettra peut-être un jour de baisser le nombre de cas. D'après nos estimations, cela pourrait s'élever entre 600 et 700 AVC en moinschaque année en Limousin... »

Des signes transitoires à ne pas négliger

« Une paralysie  ou une faiblesse d'un côté du corps qui ne dure pas, une perte de vision passagère, une difficulté d'élocution qui disparaît au bout de  quelques minutes ou d'une heure ne sont pas à négliger. L'accident ischémique transitoire est un signe avant-coureur de l'AVC dans un tiers des cas : dans les jours qui viennent, l'accident surviendra. Il faut donc aller à l'hôpital. C'est une de nos batailles actuelles. »
Hélène Pommier
https://www.lepopulaire.fr/limoges/sante/medecine/2018/10/29/ce-que-vous-devriez-savoir-sur-l-avc-l-eclairage-d-un-neurologue-de-limoges_13031964.html

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