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Des comprimés de sucre d'édulcorants de table, destinés à remplacer le sucre. - © Steve Snodgrass - Flickr - CCUn goût sucré sans risque pour les diabétiques. Les édulcorants étaient jusque-là présentés comme la bonne solution pour limiter la consommation de sucre. Mais une étude vient remettre en cause les pouvoirs de certains édulcorants qui auraient... l'effet inverse. BFMTV.com fait le point.
Au lieu de contrer le diabète, certains édulcorants auraient l’effet inverse et le favoriseraient. Telle est la conclusion d’une étude israélienne publiée ce mercredi dans la revue Nature. Mais de quoi s’agit-il? Et où trouve-t-on ces édulcorants?
Qu'appelle-t-on "édulcorants"?
Les édulcorants artificiels sont des additifs alimentaires qui ont pour point commun d'avoir un pouvoir sucrant très élevé. De plusieurs centaines à plusieurs milliers de fois supérieur à celui du sucre, ou saccharose. Dépourvus de calorie, ils sont conseillés aux gens souffrant de problèmes de diabète. "D’un point de vue nutritionnel, c’est un produit faible en calorie, qui apporte peu de mauvaises choses, mais aussi peu de bonnes choses", estime Aurèle Clémencin, directeur scientifique de l’institut Noteo, interrogé par BFMTV.com.
Pourtant, selon l’étude publiée mercredi, la saccharine, le sucralose et l’aspartame perturberaient la flore intestinale. Des souris en ayant consommé pendant une semaine ont développé des signes avant-coureurs du diabète. D’après les conclusions des chercheurs israéliens, c’est la saccharine, ou E954, qui provoque le plus d’effets. Des volontaires ont ingéré la dose maximale autorisée aux Etats-Unis pendant une semaine. Résultat: la moitié a développé une intolérance au glucose, premier pas vers le diabète.
Une étude qui chamboule tout
Aurèle Clémencin, s’étonne d’une "situation saugrenue à laquelle les industriels ne s’attendaient probablement pas du tout. Tout le monde s’est focalisé sur l’absence d’absorption de sucre", mais les effets indésirables peuvent se situer à un autre niveau, note-t-il.
Le nutritionniste Jean-Michel Lecerf salue une étude "très intéressante" avec "une démonstration forte sur le plan du mécanisme" qui doit "nous inciter à la prudence". "Jusqu’à présent, on a plutôt des éléments favorables sur l’usage des édulcorants", explique-t-il à BFMTV.com. "La plupart des études montrent qu’il y a une baisse calorique et, éventuellement, une perte de poids. Mais cela ne signifie pas qu’il n’y a pas d’effet diabétogène. Cette étude mériterait donc d’être approfondie, notamment avec des doses nutritionnelles chez l’homme et non pas les doses maximales".
Où trouve-t-on ces édulcorants?
"On les trouve de plus en plus. Même dans le chocolat ou le sucre lui même qui est parfois hybridé avec des édulcorants pour limiter son pouvoir calorique", souligne Aurèle Clémencin.
A cause de son goût métallique, la saccharine (E954) est désormais peu employée et souvent associée à d’autres édulcorants. En France, on la trouve essentiellement dans des boissons light, mais aussi des comprimés de vitamines C ou du café en dosette, selon le site Open Food Facts.
Le sucralose, ou E955, le second édulcorant testé sur les souris, est essentiellement vendu en tant que sucre de substitution, de type sucrette, en France. Quant à l’aspartame, ou E951, le troisième, on le trouve dans des chewing-gums ou bonbons, des sodas, des sucrettes, des yaourts… recense Open Food Facts.
Que faire en tant que consommateur?
"Il faut noter que le panel d’édulcorants s’étoffe, en l’occurrence on parle de trois édulcorants 'historiques', mais cela ne doit pas exclure la recherche sur les édulcorants alternatifs comme la stevia", relativise Aurèle Clémencin.
Pour Jean-Michel Lecerf, la règle c’est "pas d’édulcorants, mais c’est peut être un moindre mal par rapport aux boissons sucrées qui pour le coup sont complètement diabétogènes. Il est encore trop tôt pour enterrer complètement les édulcorants". Affaire à suivre donc...
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