Privé de sa pompe à insuline à cause d’iniquités régionales

Johanne RoyJOHANNE ROY @
JOURNAL DE QUÉBEC, PUBLIÉ LE: | MISE À JOUR: 



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PHOTO JEAN-FRANCOIS DESGAGNES
«Comme je n’ai pas les moyens de me procurer une nouvelle pompe de 7000 $, je dois m’injecter des doses d’insuline, ce qui est moins efficace pour contrôler mon diabète.», déplore Rénald Beaudoin.
Après avoir obtenu pendant huit ans le remboursement de ses pompes à insuline, en Beauce, un résident de Québec se bat depuis 2007 pour que l’Agence de santé de la Capitale-Nationale lui fournisse le même soutien.
«Comme je n’ai pas les moyens de me procurer une nouvelle pompe de 7000 $, je dois m’injecter des doses d’insuline, ce qui est moins efficace pour contrôler mon diabète. Je fais des hypoglycémies nocturnes qui mettent ma santé en danger», déplore Rénald Beaudoin, qui a essuyé refus sur refus du CLSC La Source, à Charlesbourg, et de l’agence régionale.
La situation de cet homme de 52 ans est assez exceptionnelle. Il est l’une des rares personnes avec un diabète de type 1 à avoir bénéficié du programme d’aide de l’Office des personnes handicapées du Québec (OPHQ).
Durant les années 1990, l’Office a compensé les coûts d’utilisation de sa pompe à insuline. Après le transfert de ce programme au ministère de la Santé, en 1998, il a été convenu que les citoyens jusqu’alors desservis continueraient à être couverts au cours des années subséquentes, tant que leurs besoins le nécessiteraient.
Fin de non-recevoir
«De 1999 à 2006, je n’ai eu aucun problème, en Beauce, où je recevais une compensation de 2500 $ par an. Lorsque j’ai déménagé à Québec, je m’attendais à ce que le CLSC La Source fasse de même», relate M. Beaudoin.
Le CSSS de Québec-Nord et l’Agence de la santé de Québec n’entendent pas revoir leur position. «On y va avec les critères établis par l’agence. Les pompes à insuline ne cadrent pas dans les programmes régionaux d’aide matérielle», tranche le porte-parole du CSSS de Québec-Nord, Francis Audet.
«Notre décision est claire. Ce serait injuste envers d’autres personnes qui n’ont pas accès à ce programme», ajoute Mélanie Simard, de l’agence de la Capitale-Nationale.
Couverture à l’étude
Le PDG de Diabète Québec, Serge Langlois, rappelle que son organisme s’est battu pendant près de dix ans, afin que le Québec rembourse les pompes à insuline pour les moins de 18 ans.
La mesure est en vigueur depuis 2011. «Le ministère de la Santé est à évaluer la pertinence de l’étendre aux adultes diabétiques. L’utilisation de la pompe à insuline a ses avantages, mais elle a aussi ses inconvénients. On doit notamment être branché 24 heures sur 24», nuance M. Langlois.


http://www.journaldemontreal.com/2014/06/21/prive-de-sa-pompe-a-insuline-a-cause-diniquites-regionales



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