Diabète de type 1 chez le jeune enfant : peut-être des conséquences sur le développement cognitif

Le cerveau est un organe très sensible aux fluctuations de la glycémie. Le glucose est, de fait, le seul substrat énergétique capable de pourvoir au métabolisme cérébral. Si les effets de l’hypoglycémie aiguë sont bien connus, les méfaits de l’hyperglycémie chronique, pour être moins spectaculaires, n’en sont pas moins réels et plusieurs études de la structure cérébrale dans le diabète de type 1 décrivent les conséquences neuroanatomiques variées liées au trouble du contrôle glycémique chez les adolescents et adultes. Mais qu’en est-il chez les jeunes enfants ?
Pour le préciser, une étude a inclus 142 très jeunes enfants diabétiques de type 1 et 68 témoins appariés par l’âge (en moyenne, 7,0 ± 1,7 ans).
Une IRM cérébrale a été réalisée dans tous les cas. L’analyse des volumes cérébraux a reposé sur la méthode dite VBM (Voxel Based Morphometry) afin de détecter des différences de volume régional entre les groupes. Une corrélation entre les volumes cérébraux et la glycémie mesurée en continu a été recherchée.
Chez les jeunes diabétiques, comparativement aux témoins, ont été mises en évidence: (1) une diminution du volume de la substance grise au sein des lobes occipitaux et du cervelet (p < 0,001); (2) une augmentation du volume de la substance grise au sein du cortex préfrontal inférieur gauche, de l’insula et des pôles temporaux (p = 0,002).
Dans le groupe des diabétiques, l’exposition à l’hyperglycémie a été associée à : (1) une diminution du volume de la substance grise des régions frontales médianes et temporo-occipitales; (2) une augmentation du volume de la substance grise dans les régions préfrontales latérales. Des corrélations entre les performances cognitives (QI) et le volume de la substance grise des régions occipitales et cérébelleuses, mais aussi du cortex préfrontal médian n’ont été établies que chez les témoins.
Cette étude cas-témoins suggère que le diabète d’installation précoce touche des structures cérébrales impliquées dans le développement cognitif, ceci au travers de l’hyperglycémie chronique.
Une approche longitudinale s’avère cependant nécessaire pour établir des associations solides entre ces données encore embryonnaires, surtout si l’on prend en compte les difficultés et les limites méthodologiques  inhérentes à la résolution d’un problème épidémiologique complexe.
Dr Philippe Tellier
RÉFÉRENCES
Marzelli MJ et coll. : Neuroanatomical correlates of dysglycemia in young children with type 1 diabetes mellitus. Diabetes. 2014; 63: 343-53. doi: 10.2337/db13-0179

                                                                                                                                               Copyright © http://www.jim.fr

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