Un diabétique sur quatre se sent discriminé

SANTÉ : SELON LES RÉSULTATS D’UNE RÉCENTE ÉTUDE AMÉRICAINE

Un diabétique sur quatre se sent discriminé

Par M.H. Khodja | Il ya 6 heures 59 minutes 

Une personne sur quatre se sent discriminée à cause de son diabète dans notre pays, révèle une récente étude américaine réalisée par l’organisme international Novo Nordisk.  Cette étude, baptisée DAWN 2, a permis de lever le voile sur les difficultés auxquelles sont confrontées les personnes atteintes de diabète, aussi bien sur le plan de la prise en charge que sur celui du soutien de la communauté en général. Les résultats de l’étude, qui ont été présentés lors de la 73ème session scientifique de l’association américaine de diabète, font état d’une grande discrimination envers les diabétiques dans notre pays. DAWN 2 a révélé que sur les 15 000 personnes interrogées dans 17 pays différents, qu’elles soient atteintes de diabètes ou s’occupant de diabétique, elles sont toutes unanimes à déclarer qu’elles subissent d’énormes pressions sociales et discriminations.  En Algérie, plus d’une personne sur quatre atteintes de diabète se dit subir des discriminations. Les membres de la famille et les professionnels de la santé, interrogés dans le cadre de cette étude, rapportent des opinions similaires. Selon l’étude, 40 % des membres de la famille en Algérie pensent que leurs proches atteints de diabète sont victimes de discrimination. Les professionnels de la santé, spécialisés dans la prise en charge des diabétiques en Algérie, disent de même. Huit spécialistes sur dix se sont déclarés « préoccupés par la discrimination » et pensent qu’il y a « besoin urgent et important » d’une meilleure insertion sociale des personnes atteintes de diabète, afin que celles-ci soient considérées comme des membres à part entière de la société. De plus, selon ces mêmes spécialistes qui ont pris part à l’étude, le fait d’être victime de discrimination due au diabète est associé à une détresse émotionnelle pouvant conduire jusqu’à la dépression. Les conséquences de la discrimination vis-à-vis des diabétiques sont désastreuses.  Les chiffres obtenus le montrent clairement. Plus de 20% des personnes atteintes de diabète ont déjà été sujettes à des dépressions, 60% d’entre-elles ont souffert de détresse émotionnelle importante liée au diabète. Sur le plan de la prise en charge au niveau du foyer familial, près de 50% des membres de la famille ont déclaré une lourde charge liée au diabète. Cette incapacité des familles à y faire face est due, en grande partie, à une mauvaise prise des diabétiques par les autorités. En effet, l’étude révèle que seulement 47% des personnes atteintes de diabète dans notre pays avaient déjà participé à une activité ou à un programme d’éducation sur le diabète, et seulement 28% des membres de la famille y avaient pris part. Cela reflète, en évidence, un manque de travail de sensibilisation sur cette maladie. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle l’étude est lancée, elle donne l’occasion aux diabétiques et leurs familles de s’exprimer, notamment, sur les discriminations, les pressions sociales, et les contraintes liées aux carences dans la prise en charge. Selon l’étude, les résultats sont utilisés pour sensibiliser les décideurs « afin de faire des changements dont on a désespérément besoin pour améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de diabète ».
M.H. Khodja

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