DIABÈTE Comment inviter les malades à participer à leur éducation thérapeutique ?

De gauche à droite : C.Pitt, D.Bastide, F. Chanabas et I. Julier du CHAC. Ph DR/RM
Dans le cadre de la semaine nationale de la prévention du diabète (1) organisée par l’association française des diabétiques (AFD),  l’équipe de diabétologie du Centre Hospitalier Ales en Cévennes  organise un stand d’information ce mercredi 5 juin 2013 de 10h00 à 15h30 dans l’espace communication (situé dans le hall du Centre Hospitalier). Au cours de la  journée des infirmières, aide soignantes et diététiciennes proposeront aux visiteurs conseils et informations sur les risques ou complications dus au diabète ainsi que la possibilité d’évaluer sa situation à travers des questionnaires test sur l’activité physique et l’alimentation.
L’Agence régionale de santé (ARS) a labellisé à Alès deux programmes d’éducation thérapeutique l’un concernant le VIH-VHC, l’autre le diabète adulte. Le docteur Dominique Bastide chef de l’équipe diabétologie, le docteur et Ingrid Julier coordinatrice de ce programme d’éducation thérapeutique et Mme Cathie Pit, infirmière formée à l’éducation thérapeutique font le point avec nous sur cette nouvelle approche du soin et de la maladie pratiquée à Alès.
Ces programmes consistent à aider les patients souffrant de maladies chroniques comme le diabète à changer de comportements notamment en ce qui concerne l’alimentation et l’activité physique. Les malades qui y participent le font sur la base du volontariat.  “Nous leur faisons signer une charte afin qu’ils prennent conscience de la nécessité de leur engagement”explique le docteur Julier. Après on peut les retrouver soit en groupe de 6 à 8 soit individuellement dans des réunions à thème animées par des professionnels. “Ils peuvent également être amenés à  participer par exemple à une cuisine pédagogique qui leur permet de discuter mais également de préparer le repas qu’ils vont partager”commente Cathie Pitt.
“La prise en charge d’une maladie chronique ne peut pas se réduire à la prise régulière d’un ou deux médicaments” explique le docteur Bastide, “Mais changer les comportements est difficile parce que cela touche, pour l’alimentation par exemple, à des questions subjectives de goût, de climat autour de la table… on doit faire appel à des techniques pédagogiques”“Parfois il nous faut laisser remonter des histoires anciennes, des souvenirs, des émotions, il faut entendre leur souffrance et leur représentation de la maladie avant qu’ils ne décident de changer quelque chose dans leur vie” explique Cathie Pitt.  “On entend parfois des gens dire, “Mais je mange normalement”, ou “C’est de famille, mon père et ma mère son gros” sans prendre conscience que c’est peut-être ce qui semble normal pour cette famille qui est à l’origine du problème” explique le Dr Julier. “Or la difficulté avec le diabète de Type 2 c’est qu’on ne le voit pas, qu’on ne le sent pas et qu’on ne le diagnostique que si on le cherche… avant l’accident” poursuit-elle. Rappelons que  le diabète est le principal facteur de risque des maladies cardiovasculaires qui sont elles même la première cause de mortalité en France. Il touche 3 à 3,5 millions de personnes en France dont plus de 500.000 non diagnostiquées.
“L’une des difficultés de ces programmes d’éducation thérapeutique” complète le Dr Julier “c’est qu’il ne suffit pas de dire les choses pour qu’elles soient comprises, et qu’elles soient comprises pour qu’elles marchent : le diabète c’est comme la cigarette sauf que l’on ne peut pas arrêter de manger totalement…”. L’autre difficulté c’est que bien que tout le monde soit convaincu qu’il faille prendre en charge les maladies chroniques autrement, les financements ne suivent pas. Les Américains qui sont très pragmatiques prouvent que ces pratiques permettent au pays de faire des économies dans un délai de 15 ans. Mais ces délais restent trop longs en France pour influencer les politiques de Santé. Il y a donc une implication particulière des médecins et des centres hospitaliers qui pratiquent déjà l’éducation thérapeutique. Le Dr Bastide anime d’ailleurs un groupe d’animation qui travaille sur tout le territoire de santé , bien au delà des limites de l’hôpital.
Raphaël MOTTE
raphael.motte@objectifgard.com
(1) L’AFD 30 sera présente le 3 juin de 14h à 17h30 Pharmacie Rodier à Calvisson, le 5 juin de 9h à 17 à Caremeau à Nimes, le 7 juin de 14h à 18h et le 8 de 9h à 18h au Supermarché Cora à Alès. Une balade sera également proposée pour les personnes diabétiques le samedi 15 juin à 8h45 sur les rives du Gardons (Rv sous le parling du Pont Neuf coté piscine à Alès)
http://www.objectifgard.com/2013/06/03/diabete-comment-inviter-les-malades-a-participer-a-leur-education-therapeutique/

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