Neuf Isérois contre le Mediator : ils ont été déboutés

Le Mediator est interdit en France depuis 2009. Il était prescrit à l’origine pour les personnes souffrant de diabète, avant de servir, par la suite, de coupe-faim. Le DL Archives/Stéphane MARC
Le Mediator est interdit en France depuis 2009. Il était prescrit à l’origine pour les personnes souffrant de diabète, avant de servir, par la suite, de coupe-faim. Le DL Archives/Stéphane MARC
Ils avaient fait part de leur « stress permanent » au tribunal de Vienne. Le 20 mars, neuf Isérois comparaissaient pour réclamer une indemnisation financière, arguant d’un “préjudice d’anxiété” causé par le Mediator. Une procédure totalement étanche à celle, pénale, qui engendrera l’ouverture d’un procès contre le laboratoire Servier le 21 mai, devant le tribunal correctionnel de Nanterre.
Les plaignants viennent de voir toutes leurs demandes déboutées par la Commission d’indemnisation des victimes d’infractions (Civi), qui avait été saisie. Cette procédure est semblable à celle utilisée dans les affaires d’amiante. Le Comité action prévenir et réparer (Caper), une association qui soutient les victimes de l’amiante, avait d’ailleurs épaulé les requérants isérois.
Le procès s’est déroulé à huis clos. Témoignant dans nos colonnes, deux femmes avaient décrit leurs craintes, après avoir suivi un traitement à base de Mediator : « Notre vie familiale est compromise. Nous vivons dans un stress permanent. Dès que je prends un médicament, je me demande si je ne vais pas avoir des problèmes. Je ne sais plus à qui faire confiance, j’embête tout le monde autour de moi. »
Insuffisances cardiaques
Les deux femmes avaient pris du Mediator pour des problèmes de poids et de diabète. On leur a depuis diagnostiqué des insuffisances cardiaques. Les neuf plaignants s’étaient déjà vu refuser le versement du fonds de garantie, au motif que le délai de prescription de leur demande était dépassé. Il ne faut excéder trois ans à compter de la date de l’infraction pour qu’il puisse être versé. Leur avocate avait plaidé que les victimes ne savaient pas, à l’époque où elles prenaient du Mediator, que celui-ci pouvait être dangereux, le rapport de l’inspection générale des affaires sociales datant de 2011.
par Pierre-Éric BURDIN le 03/05/2013 à 06:03


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