Contre le diabète, essayez l’un de ces 4 régimes


Parce que les conseils diététiques classiques ne marchent pas, le moment est venu d'essayer d'autres approches.


Pour le corps médical, le diabète est une maladie chronique incurable qu’il faut traiter avec des médicaments et quelques vagues règles diététiques, comme limiter les graisses et les sucres dits « rapides ».
Mais de nouvelles études apportent aujourd’hui la preuve que le diabète n’est pas incurable. Au contraire, il peut être dans de très nombreux cas éradiqué avec un mode de vie et un régime appropriés.
Ces régimes efficaces contre le diabète n’ont pas grand-chose à voir avec les conseils diététiques qui sont classiquement donnés aux patients, comme le montre une étude allemande récente rapportée lors du 5ème Congrès sur le prédiabète et le syndrome métabolique qui s’est tenu du 18 au 20 avril 2013 à Vienne (Autriche)
Dans cette étude, les diabétiques qui ont suivi un régime pauvre en glucides, riche en protéines (parallèlement à un programme d’exercices) voient leur condition s’améliorer plus qu’avec le régime pauvre en graisses que l’on conseille traditionnellement aux patients.
Non seulement le régime pauvre en glucides s’est accompagné d’une baisse de l’insuline, mais il a diminué la glycémie après le repas ainsi que les triglycérides et la pression artérielle. Il a aussi amélioré la fonction diastolique du ventricule gauche, un marqueur de la santé du cœur. Les patients ont pu réduire leurs médicaments. Le régime pauvre en graisses n’a pas apporté autant de bénéfices, même si la perte de poids et la diminution du tour de taille sont identiques dans les deux groupes.
Dans le détail, l’étude a porté sur 32 patients (indice de masse corporelle de 34), exempts de maladie cardiaque, engagés dans un programme amaigrissant qui comprenait deux heures d’exercices aérobie quotidiens. La moitié a suivi pendant trois semaines un régime pauvre en glucides, ou, si l’on veut à index glycémique bas (25% de glucides, 45% de graisses, 30% de protéines) ; l’autre moitié un régime pauvre en graisses (55% de glucides, 25% de graisses, 20% de protéines). Les deux régimes apportaient le même nombre de calories. Après trois semaines, les patients qui suivaient le régime pauvre en graisses ont adopté le régime pauvre en glucides pour deux semaines supplémentaires.
Dans le groupe qui suivait le régime pauvre en glucides, la consommation de médicaments antidiabétiques oraux a diminué de 86% en trois semaines, alors qu’elle ne baissait que de 6% dans le groupe qui suivait le régime pauvre en graisses. Cependant, quand les patients de ce groupe ont à leur tour diminué les glucides, leur consommation de médicaments a baissé de 57% en deux semaines. Leur glycémie ne s’en est pas trouvée détériorée. Au contraire, elle s’est améliorée.
Dans le groupe « peu de glucides », la pression artérielle systolique est passée de 127 mm de mercure à 118 mm. La pression diastolique a elle aussi diminué. Aucun changement n’a été observé dans le groupe « peu de graisses », mais une amélioration a été enregistrée dès que les membres de ce groupe ont basculé sur le régime pauvre en glucides.
La surprise est surtout venue de l’amélioration de la fonction diastolique du ventricule gauche, obtenue grâce au régime pauvre en glucides. Dans la résistance à l’insuline et le diabète, on observe une dysfonction diastolique du ventricule gauche du cœur. Cette dysfonction traduit une insuffisance cardiaque avec altération du remplissage. Lorsqu’elle est marquée, cette dysfonction entraîne une stase pulmonaire avec dyspnée et excès de liquide interstitiel qui peut conduire à des complications graves. Dans cette étude, 65% des participants avaient une fonction diastolique anormale. Elle s’est normalisée chez la plupart des patients avec le régime pauvre en glucides, mais pas avec le régime pauvre en graisses. Cette évolution favorable n’est pas liée à la diminution de la pression artérielle, mais à une meilleure utilisation de l’énergie par le cœur.

Changement de paradigme

Cette étude, avec d’autres, devrait conduire médecins et diététiciens à revisiter en profondeur les conseils qui sont donnés aux patients. Aujourd’hui, on insiste encore sur la nécessité de réduire les graisses, ce qui, par compensation conduit à avaler trop de glucides. Par exemple, on lit sur le site de l’Association française des Diabétiques, que les glucides devraient représenter 50 à 55% des calories. Il y est aussi conseillé de manger « pains, céréales, féculents et légumes secs » à chaque repas. Le diabétique y est invité à composer ses repas avec des « équivalents glucides », une notion obsolète qui peut même conduire à des catastrophes métaboliques.

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Pour lutter efficacement contre le diabète avec l’objectif de retrouver la santé et se passer des médicaments, il est nécessaire de dépasser ces vieilles notions. L’étude allemande arrive sur les pas de centaines d’autres (et même de 150 années de recherches résumées par Gary Taubes)  qui nous disent que dans le contexte de sédentarité que connaissent les pays développés et ceux qui les rejoignent, les glucides, c’est-à-dire les sucres et les féculents (notamment transformés) ont une responsabilité majeure dans l’épidémie de surpoids et de diabète. Et l’obsession anti-graisses qui saisit depuis des décennies nutritionnistes et diététiciens a probablement fait indirectement la courte échelle au diabète…

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Si vous êtes concerné(e) par cette maladie, plusieurs options s’offrent à vous.
La plus brutale : un régime fortement hypocalorique (600 kcal par jour !), avec peu ou pas d’aliments riches en amidon. Les résultats à court terme sont spectaculaires, puisqu’il n’y a plus de signes de la maladie chez la plupart de ceux qui font l’expérience. Ensuite, il faut tenir le cap, en l’occurrence éviter de reprendre le poids perdu.
Moins radical : vous pourriez appliquer le protocole de l’étude allemande. Il s’agit d’un régime de type Atkins, c’est-à-dire pauvre en glucides, riche en protéines, sans contrainte au niveau des calories. J’ai tenu à publier en français la nouvelle version du régime Atkins parce que je suis persuadé que ce type de régime cétogène, certes pas toujours facile à suivre, peut apporter une aide précieuse aux personnes en surpoids, aux diabétiques, mais aussi dans certaines maladies neurologiques - on en reparlera.
Le régime Paléo est assez proche d’Atkins : il s’agit de deux régimes à index glycémique bas dont les céréales (et les pommes de terre) sont exclues ou fortement limitées. La principale différence est que les fruits figurent en bonne place dans le régime Paléo, alors qu’ils sont limités chez Atkins. Mais les laitages et les légumes secs sont autorisés chez Atkins, et exclus dans le régime Paléo strict. Donc au final, le régime Paléo demande lui aussi des sacrifices.
Enfin, le Nouveau Régime IG Diabète, auquel LaNutrition.fr a collaboré, représente une alternative plus « soft », mais aussi plus lente que les modèles précédents pour renouer avec la santé. Il ne s’agit pas d’éliminer les glucides, ni de les réduire drastiquement, mais de choisir ceux qui ont un index glycémique bas à modéré. Ce régime est facile à suivre. Il permet de perdre du poids en pente douce, tandis que les autres paramètres (glycémie, hémoglobine glyquée) suivent au même rythme.
Aucun de ces régimes n’est conforme aux préconisations en vigueur, et LaNutrition.fr assume clairement son rôle de précurseur. Lorsque des préconisations sont inefficaces et qu’elles enferment même les patients dans leur maladie, il faut le dire, et surtout en changer.
Source
von Bibra H, Wulf G, Pfützner A, Schumm-Draeger PM. A low glycemic/insulinemic diet improves diastolic cardiac function and metabolic syndrome more than the traditional low-fat diet in overweight patients with type 2 diabetes. Prediabetes and the Metabolic Syndrome 2013 Congress; April 19, 2013; Vienna, Austria. Abstract 852.

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