Elle défie son diabète insulinodépendant en aidant d’autres malades et en escaladant les montagnes

Marion Pirard : portrait d’une battante. - Ramolet David
Marion Pirard : portrait d’une battante. - Ramolet David

Pour se prouver qu’elle est comme tout le monde, communiquer sur son diabète, aider les autres malades et rassembler autour de cette pathologie, une jeune Arnolphienne escalade les montagnes.
Habitante de Saint-Arnoult-en-Yvelines, Marion Pirard a 21 ans et, depuis plus de dix ans, elle est porteuse d'un diabète insulinodépendant dit de type 1. Aidée par sa famille, elle n'a jamais voulu cacher sa maladie qui se soigne mais ne se guérit pas.
Au lieu de se renfermer sur elle-même, Marion Pirard s'est donné comme défi de vivre avec sa maladie. Mieux, de se surpasser et de faire une force de ce handicap. Marie-France Pirard, la maman de Marion, a créé, en 2003, l'association Didop (Diabétiques insulinodépendants de l'ouest parisien) afin de permettre aux jeunes malades de se rencontrer et de communiquer. Cette structure organise, également, des actions et récolte des fonds pour la recherche.
À l'âge de 16 ans, Marion Pirard change de traitement. Elle porte dorénavant, en permanence, une pompe qui permet une perfusion sous-cutanée d'insuline à action rapide. Deux ans plus tard, alors qu'elle vient de passer son permis de conduire et qu'elle est entrée dans une école d'infirmières, Marion Pirard rencontre, au Salon du diabète à Paris, Gisèle Lafond, ancienne athlète de haut niveau. « Elle m'a tout de suite plu ! Son rôle était de mener des projets pour personnes handicapées. Je lui ai dit que j'aimais beaucoup la montagne et que j'avais envie de me prouver que j'étais capable de me surpasser malgré mon diabète. Elle m'a dit qu'elle était prête à m'accompagner jusqu'au sommet du Mont Blanc ! J'ai réfléchi et, deux jours après, je lui ai téléphoné pour lui annoncer que je relevais le défi. »
En janvier 2011, elle entame son programme d'entraînement. Course à pied, marche, vélo… Au bout de quelques mois, Marion Pirard court 5 km et marche 1 heure par jour. À force de persévérance, d'ambition et de courage, Marion Pirard, entourée de deux autres diabétiques, trois guides, un médecin, et Gisèle Lafond, se retrouve au sommet du Mont Blanc le 14 juillet 2011. « Ce fut extraordinaire ! Mais à peine redescendue, je n'ai plus eu qu'un désir : retenter une aventure similaire. »
Fin 2011, Gisèle Lafond apprend qu'elle est atteinte d'une maladie génétique : l'hémochromatose. Alors, histoire de défier leur maladie, Gisèle Lafond et Marion Pirard, en battantes qu'elles sont devenues, décident de traverser les Alpes, de Chamonix à Monaco, en vingt-trois étapes.
Le sommet
du Kilimandjaro
Ce sera chose faite en août 2012. Depuis, Marion Pirard a trouvé son but. Aujourd'hui, de nombreux projets, dont l'ascension du Mont Blanc avec un non-voyant, en juin, se mettent en place. L'un des plus ambitieux sera international. Une équipe de huit diabétiques tentera d'atteindre le sommet du Kilimandjaro, en Tanzanie, cet été. « Aujourd'hui, je suis certaine que je n'aurais jamais réalisé tout ça si je n'avais pas été diabétique », souligne, simplement, celle qui surmonte sa maladie en gravissant des montagnes !


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