Un médicament contre le diabète ralentirait le vieillissement

Mise à jour le jeudi 28 mars 2013 à 14 h 45 HAE

Vieillissement d'un visage


Un mécanisme moléculaire qui ralentirait le processus du vieillissement et la progression de certaines formes de cancer a été mis au jour par des biologistes québécois des universités de Montréal et de McGill.
Le Dr Gerardo Ferbeyre et ses collègues ont découvert qu'un antidiabétique appelé metformine réduit la production de certaines protéines (cytokines inflammatoires) qui activent le système immunitaire.
Toutefois, lorsqu'elles sont surproduites, ces protéines peuvent mener à une inflammation anormale qui endommage les tissus dans le processus du vieillissement et favorise la croissance d'une tumeur cancéreuse.
« Les cellules sécrètent normalement ces cytokines inflammatoires lorsqu'elles doivent déclencher une réponse immunitaire à une infection, mais la production chronique de ces mêmes cytokines peut aussi causer le vieillissement cellulaire. De telles inflammations chroniques peuvent être induites, par exemple, par le fait de fumer. Les cellules vieillissantes sont particulièrement aptes à produire et à libérer des cytokines. » — Dr Gerardo Ferbeyre
La surprise metformine
Les chercheurs ont été surpris de constater que la metformine pouvait aussi servir à prévenir la production de cytokines inflammatoires chez les cellules vieillissantes. Elle peut en effet empêcher la synthèse de ces protéines au niveau même de la régulation de leurs gènes.
« Les gènes qui produisent les cytokines sont normaux, mais dans le cas des cellules traitées à la metformine, une protéine qui peut habituellement aller les activer, appelée NF-kB, ne peut alors plus les atteindre dans le noyau cellulaire. » — Dr Gerardo Ferbeyre
Jusqu'à maintenant, les chercheurs soupçonnaient la metformine d'agir de différentes manières et par différentes voies pour produire ses effets en matière de vieillissement et de cancer. Ils ont maintenant mis le doigt sur le seul mécanisme en jeu.
Selon le Pr Ferbeyre, cette nouvelle connaissance aide à mieux comprendre comment l'organisme se défend contre la menace d'un cancer et comment un médicament courant peut aider à traiter certains cancers, et peut-être même à ralentir le processus du vieillissement.
Il faut maintenant déterminer des cibles précises de la metformine qui permettraient de bénéficier de ses effets positifs, conclut le chercheur.
Le détail de ces travaux est publié dans la revue Aging Cell.

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