Les sages femmes et le diabete : le temoingnage d'une future maman diabetique.


Les sage-femmes et le diabète : parle à ma main !

Avant d’être enceinte, je n’avais jamais rencontré de sage-femme. Et avec les termes « sage » et « femmes », je les imaginais un peu à l’ancienne, passionnées par la grossesse et l’accouchement, avec des serviettes d’eau chaude et des bassines, la tête dans le cambouis, pleines d’astuces sur le corps féminin, les remises de couches… J’avais aussi l’image des nanas que l’on voit dans l’émission Baby Boom, la série-réalité filmée à la maternité de Poissy que TF1 a diffusé. On pouvait y voir des sage-femmes toujours émues devant une nouvelle naissance, qui donnaient l’impression de faire ce métier par vocation…

Depuis 1 mois, je suis amenée à en rencontrer. Plein. Trop. A l’hôpital mais aussi par le biais de l’HAD (hospitalisation à domicile)  mise en place pour les diabétiques dès la 34 ème semaine d’aménorrhée. Et là, force est de constater que le mythe s’est quelque peu écroulé… Exit Baby Boom et les mielleuses nanas passionnées de maternité.

J’en ai rencontré 3 à la maternité où je suis suivie et je me suis embrouillée avec les 3. Un record d’embrouilles depuis quelques semaines. Faut dire qu’elles n’y sont pas allées avec le dos de la cuillère : elles ne connaissent rien au diabète mais se permettent de me dire qu’elles me trouvent déséquilibrée (alors que ma diabéto dit tout le contraire et me félicite de mes résultats), elles sont dans la culpabilisation permanente (elles ne cessent de me pousser à pratiquer des examens, même s’il sont complètement inutiles et lorsque j’oppose une résistance, elles insinuent en douce que je suis une mauvaise future mère avec des phrases comme « ah bon? Vous êtes sûre ? Vous faîtes confiance ? C’est pour le bien du bébé vous savez, c’est pour nous permettre d’anticiper » et niveau grossesse, c’est simple, elles ne m’apportent RIEN. La deuxième avec qui je me suis fightée, je lui ai bien fait la remarque en lui disant que pendant qu’elles perdent leur temps à me parler de ce qu’elles ne connaissent pas, à savoir le diabète, elles ne m’aident aucunement sur ce qui est à la base LEUR COMPETENCE : l’accouchement, la grossesse, la gestion du bébé… Or, elles n’ont jamais rien à dire à ce sujet. Quand je pose la moindre question, j’ai droit à des réponses évasives du genre « les contractions, ça fait mal de toute manière« . Ou « Ca dépend« , ou encore « on en reparlera le moment venu« . Mais ce moment ne vient jamais.

Les sage-femmes que je vois dans cet hôpital sont des bourgeoises qui auraient bien aimé être médecin, mais ont sans doute raté leur médecine, du coup elles se sont rabattues sur sage-femme. Pas du tout de vocation à l’horizon… Elles sont plus heureuses de porter leur blouse et jouer au médecin en faisant des ordonnances à tout va, plutôt qu’à donner des astuces et me parler des évènements à venir. Du coup, moins je les vois, et mieux je me porte. Quand j’ai vu mon diabéto mercredi, elle était tout à fait d’accord avec moi, sur le côté agaçant qu’elles ont à vouloir s’improviser diabétologue, à stresser inutilement les femmes enceintes diabétiques… Jouer au médecin sans l’être, c’est tout ce qui les passionne.

Bien entendu, ce n’est pas le cas de TOUTES les sage-femmes et heureusement. Celles de l’HAD, qui viennent à domicile sont plutôt sympa et détendues à côté. Avec elles, je n’ai pour l’instant eu aucun souci : elles sont simples et ont un esprit critique, parlent aisément de la grossesse et de leur savoir-faire pour laisser de côté l’aspect purement médical car elles se doutent bien  que ce n’est pas ce que je viens chercher chez elles étant donné que je consulte par ailleurs aussi des médecins. Du coup, les moments où elles sont venues se sont tous bien passé : décontractée, j’étais… et cela s’est ressentie sur mes exams : bonne tension, pas de protéines dans les urines, bon monito du bébé… Nickel.

A l’hôpital, c’est une toute autre histoire. A peine j’arrive, et je vois les gueules des sage-femmes stressées, le nez plongé dans mon dossier qu’elles considèrent comme  « lourd » tout ça parce que je suis diabétique, à stresser à l’idée de rater quelque chose. Il n’en faut pas plus pour que ma tension s’affole : j’avais 14.9 et 15 la dernière fois durant la demi-heure du monitoring. La sage-femme, bien sûr, s’est immédiatement engouffrée dans la brèche : panique à bord : « bon, je préviens le médecin de garde pour voir s’il vous prescrit une prise de sang« … Sans oublier son insistance devant le fait que je n’ai fait « qu’une » écho cardiaque du foetus au lieu de deux, comme si c’était criminel, ses commentaires complètement cons devant mon carnet de glycémies à entourer des valeurs comme 0.99, 1.03…

C’est simple, je ne les supporte plus. Ce qui me consterne est d’observer que malgré ce que me dit ma diabéto, il est comme établi que « c’est comme ça » et qu’on ne peut rien faire en tant que patient à part serrer les dents, qu’en tant que diabétiques, nous sommes obligées de subir cela si l’on veut avoir le bonheur d’avoir un enfant, d’accepter de se faire culpabiliser en permanence. Je vais en toucher deux mots à l’AFD (association française des diabétiques) pour en savoir plus, mais je n’ai rien trouvé sur leur site qui aborde cette question.

Une femme diabétique se trouve aujourd’hui devant cette difficulté : étant donné que sa grossesse est considérée comme pathologique, que le diabète soit pré-existant ou pas à sa grossesse, on lui conseille de se faire suivre en l’hôpital public car en cas de pépin, ils ont souvent des services de néo-natologie pouvant prendre en charge un nouveau-né ou une mère traversant une difficulté médicale. Mais en même temps, cette sécurité a un prix : en plus de la gestion minutieuse de sa grossesse déjà très prenante, du contrôle permanent de ses glycémies, elle devra subir les aléas du public : aucun suivi personnalisé, on voit le médecin ou la sage-femme « qui est là ». Par exemple, dans mon cas personnel, en 2 semaines, j’ai été en contact avec 3 sage-femmes et 2 médecins de garde que je n’avais jamais vu auparavant (je les ai rencontré à 7 mois et demi de grossesse). Ce personnel, qui doit gérer toutes les grossesses pathologiques n’est pas du tout formé à la gestion d’une grossesse de femme diabétique. Du coup, on tombe sur les comportements tels que je les ai évoqués plus haut : culpabilisant, stressant pour la femme diabétique enceinte, à dire tout et n’importe quoi, affoler pour rien, dire que 1.03 gramme de sucre dans le sang est trop élevé (!!!). Le manque de suivi fait également que chaque semaine, les réponses à nos questions sont différentes. Tout cela dans un contexte (fin de grossesse) déjà stressant pour n’importe quelle femme enceinte qui appréhende la suite bien souvent (bébé en bonne santé? comment se déroulera l’accouchement ? etc). Résultat, au lieu de prendre en compte cette pathologie de la grossesse et tout faire pour accompagner la diabétique à bien la gérer, on en arrive bien souvent à l’inverse : la stresser, la faire paniquer en parlant hospitalisation au moindre doute, lui faire monter sa tension, et souvent la voir accoucher prématurément du fait de l’angoisse de ce suivi chaotique. Face à tout cela, la femme diabétique enceinte peut être tentée de se rabattre dans le privé, là où existe est un VRAI suivi, plus serein et moins teinté de rebondissements, où on ne voit qu’un seul médecin du début à la fin, qui apprend à nous connaître et ne pas sur-interpréter une tension de 13.9 un matin. Mais là encore, un inconvénient demeure : que se passe-t-il en cas d’urgence ? Si le bébé devait souffrir à la naissance, avoir une hypoglycémie, si l’état de santé de la maman devait dégénérer subitement, y’aurait-il toutes les forces vives nécessaires dans cet établissement pour y faire face ? En effet, dans le privé, il y a moins de passage que dans le public, moins de variétés dans les profils, et cela peut se ressentir dans l’expérience du personnel. En cas d’urgence, cela peut faire la différence et cela inquiète les mères diabétiques. Alors, quel choix nous res



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