50 millions de diabétiques musulmans de par le monde tiennent à observer le jeûne contre les prescriptions médicales


Un million et demi de diabétiques au Maroc, dont 90% souffrent de diabète de type 2
50 millions de diabétiques musulmans de par le monde tiennent à observer le jeûne contre les prescriptions médicales
L’Amicale des endocrinologues diabétologues du Grand Casablanca avait organisé, le 12 juin dernier, une conférence de presse sur le diabète sous un double thème «le diabète, un problème de santé publique au Maroc» et «Comment gérer le jeûne pendant le mois de Ramadan». Cette conférence s’inscrivait dans le cadre de la sensibilisation sur la maladie du diabète à la veille du Ramadan pendant lequel se pose toujours la question de l’observation du jeûne par les malades, en particulier les diabétiques. Ceux-ci, avec les médicaments ingérés le soir, peuvent courir le grand risque de l’hypoglycémie (absence de sucre dans le sang) au cours de la journée du jeûne ou, au contraire, d’hyperglycémie (taux élevé du sucre dans le sang) après la rupture du jeûne.
C’était aussi l’occasion de sensibilisation sur le diagnostic précoce d’une maladie silencieuse, le diabète type 2, qui concerne plus des trois quarts des diabétiques et qu’on peut porter sans le savoir faute de diagnostique.
La conférence a été répartie en deux axes, le premier abordant le diabète en tant que pandémie au niveau mondial (366 millions de diabétiques) et qui concerne au Maroc un million et demi de patients diabétiques, soit une prévalence de 8%. Une maladie coûteuse et pouvant entraîner des complications graves comme la cécité (le diabète est considéré comme la principale cause de cécité) ou encore l’insufissance rénale chronique.
Le deuxième axe a abordé la question de l’observation du jeûne par les patients diabétiques qui, pour une question de pratique religieuse scrupuleuse, tiennent à jeûner comme tout le monde malgré ou contre les prescriptions médicales, courant ainsi de graves risques de santé.
Ces patients diabétiques qui observent le jeûne en dépit des prescriptions médicales sont, d’après les données annoncées par l’Amicale, 50 millions de musulmans dans le monde. Les études en effet ont démontré que le jeûne peut entraîner des complications comme l’hypoglycémie (faible taux de sucre dans le sang) pendant le jeûne et l’hyperglycémie (fort taux de sucre dans le sang) après le ftour, une acidocétose diabétique, une thrombose et une déshydratation. D’où la nécessité d’une consultation médicale à la veille du Ramadan.
La conférence a été l’occasion aussi de présenter un livret d’information sur les patients diabétique de type 2 intitulé «Comment gérer le jeûne pendant le Ramadan» conçu par le laboratoire MSD, parrain de la rencontre. Ce livret, entièrement en français, contient des informations sur le diabète en rapport avec le jeûne et un tableau de suivi de la glycémie.
Comme on le sait, il y a deux types de diabète. Le diabète type 1 peut se manifester dès l’enfance, l’adolescence ou chez les jeunes adultes. Il se caractérise par la déficience totale de production de l’insuline par le corps. De ce fait, les personnes atteintes de ce genre de diabète dépendent d’injections quotidiennes d’insuline pour vivre et ne peuvent pas, par conséquent, observer le jeûne. Des signes caractéristiques à retenir pour ce cas de diabète : excès de soif, urines fréquentes, fatigue intense, amaigrissement inexpliqué, infections à répétitions…
Le diabète de type 2 se manifeste beaucoup plus tard, généralement après l’âge de 40 ans. Ce genre de diabète touche la majorité des diabétiques soit 90% des malades. Depuis quelques années, on observe que ce type de diabète apparait de plus en plus tôt, parfois dès l’enfance. Du fait que les symptômes ne sont pas pris au sérieux, la maladie peut passer inaperçue. Beaucoup de diabétiques type 2 peuvent, pendant des années, ignorer qu’ils sont atteints de la maladie qui évolue sournoisement. D’où la nécessité de la rechercher chez les sujets dits à risque: diabète dans la famille, hypertension artérielle, mère d’enfants de grand poids à la naissance (4 kgs et plus), obésité abdominale …

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