De l'agressivité innée?

À l'occasion de la fête des Mères, nous vous présentons quelques recherches sur la maternité qui ont fait l'objet de discussions cette semaine lors du congrès de l'Association canadienne pour le savoir (ACFAS), à Montréal.
Selon une étude de l'Université d'Ottawa, le diabète...
Selon une étude de l'Université d'Ottawa, le diabète de grossesse et l'hypertension gestationnelle auraient un impact sur la violence des enfants en très bas âge.
Les problèmes de comportement des jeunes enfants pourraient être liés à des complications de grossesse comme l'hypertension et le diabète, selon de nouvelles études de l'Université d'Ottawa.
«Nous pensons que la violence à l'école commence bien avant le primaire, explique Raymond Baillargeon, psychologue à l'Université d'Ottawa. Nous voyons un impact avec le diabète de grossesse dès l'âge de 17 mois. À cet âge-là, l'influence de la télévision est minime. Il faut donc qu'il y ait des facteurs liés au tout début de la vie, ou alors avant la naissance.»
M. Baillargeon a étudié cinq comportements agressifs: se bagarrer, attaquer physiquement les autres, donner des coups de pied aux autres, mordre les autres et donner des coups de poing aux autres. Parmi les enfants qui arboraient les cinq comportements à deux ans et demi, la moitié les avaient déjà à l'âge de 17 mois. En fait, 80% des enfants qui avaient les cinq comportements à l'âge de 17 mois les avaient toujours à trois ans et demi. Le problème touchait cinq fois plus les garçons que les filles, 5% contre 1% à l'âge de 17 mois.
«Nous avons vu une association statistiquement significative avec le diabète de grossesse pour deux des cinq comportements, explique M. Baillargeon. Pour l'hypertension gestationnelle, il n'y a pas eu d'association statistiquement significative, mais ça peut être dû au fait que beaucoup de femmes reçoivent le diagnostic même s'il n'y a pas d'impact clinique sur la grossesse.»
Le chercheur ontarien veut maintenant approfondir ses analyses pour identifier des sous-groupes de diabète et d'hypertension gestationnels plus à risque, et voir si certains facteurs diminuent l'association entre problèmes de comportement et problèmes durant la grossesse.
Mathieu Perreault
La Presse

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