La maladie du «sucre» et du siècle

● Véritable phénomène de santé publique, le diabète est certainement la maladie du siècle et concerne 10 % de la population au Maroc. 
● Sujet d’actualité, Plus de 300 experts en diabétologie venus de différents pays ont échangé, samedi à Marrakech, sur les meilleurs moyens de traitement et de prise en charge des patients souffrant de diabète.

#Au Maroc, seuls 41 % de la population sont conscients des causes et des risques du diabète.
«Il appartient à ces pays de déployer des efforts énormes pour la promotion de la sensibilisation et l’amélioration de la prise en charge des patients, et ce, dans l’optique d’atténuer les effets néfastes de cette maladie et d’éviter ses complications, en l’occurrence les maladies cardio-vasculaires et les maladies ophtalmologiques », prévient le professeur Chraïbi lors de la rencontre internationale samedi dernier à Marrakech. Une rencontre qui a mis l’accent sur la faiblesse de la prise de conscience au sein de la population, des risques, causes et complications du diabète. Au Maroc, pas plus de 41 % de la population est consciente des causes et des risques du diabète. Le taux de personnes atteintes de diabète et dont l’âge dépasse 20 ans se chiffre à 6,6 % et il existe quelque 1,5 million d’individus souffrant de cette maladie au Maroc, dont la moitié n’en est même pas consciente, selon une étude. Une prise de conscience de cette maladie qui ronge le corps sans prévenir s’impose.
En effet, le diabète est une maladie chronique incurable causée par une carence ou un défaut d’utilisation de l’insuline, entraînant un excès de sucre dans le sang. Produite par le pancréas, l’insuline est une hormone qui permet au glucose (sucre) contenu dans les aliments d’être utilisé par les cellules du corps humain. Les cellules disposent de toute cette énergie dont elles ont besoin pour fonctionner. Si l’insuline est insuffisante ou si elle ne remplit pas son rôle adéquatement, comme c’est le cas dans le diabète, le glucose (sucre) ne peut pas servir de carburant aux cellules.
Il s’accumule alors dans le sang et est ensuite déversé dans l’urine. À la longue, l’hyperglycémie provoquée par la présence excessive de glucose dans le sang entraîne certaines complications, notamment au niveau des yeux, des reins, des nerfs, du cœur et des vaisseaux sanguins. Le nombre de personnes atteintes de diabète est en progression constante et on attribue cette tendance au mode de vie « occidental », qui est associé à la sédentarité et à l’obésité, ainsi qu’au vieillissement de la population. Si le diabète de type 1 est génétique et ne peut pas être prévenu, le diabète de type 2 peut être évité.
Le diabète résulte de la combinaison de facteurs génétiques et environnementaux, ainsi que de facteurs liés au mode de vie. En général, chaque personne porte un bagage héréditaire qui la prédispose à souffrir de diabète ou au contraire la protège. Les chercheurs connaissent aujourd’hui plusieurs gènes qui rendent un individu à risque de développer un diabète de type 2.
Chez les personnes génétiquement prédisposées à la maladie, c’est généralement le surpoids et particulièrement l’accumulation de gras dans les organes de l’abdomen qui entraînent une résistance à l’insuline, le premier pas vers le diabète de type 2. Initialement, pour compenser la résistance à l’insuline, le pancréas se met à produire davantage d’insuline. Cependant, avec le temps, le pancréas s’épuise et la sécrétion d’insuline diminue. Il y a donc un manque relatif d’insuline et la glycémie reste alors élevée de façon continue. Comme le diabète de type 2 s’accompagne rarement de symptômes à ses débuts, on le découvre souvent de façon fortuite au cours d’un examen médical de routine.
Des tests de glycémie permettent de le détecter : un test de glycémie à jeun ou au hasard et, parfois, un test d’hyperglycémie provoquée. Ce dernier test consiste en une lecture de la glycémie 2 heures après avoir ingéré un jus sucré contenant 75 g de glucose. Souvent, la glycémie à jeun s’élève progressivement au fil des années et passe d’un taux normal à un état intermédiaire de prédiabète, puis au seuil diabétique.
La glycémie peut être mesurée par une prise de sang ou estimée grâce à un lecteur de glycémie (glucomètre), qui permet d’analyser la glycémie sur une goutte de sang prélevée au bout du doigt. Même si les résultats sont normaux, il est habituellement recommandé de passer les examens à intervalles réguliers afin de dépister la maladie le plus tôt possible.

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