Alzheimer: un diabète propre au cerveau?


Marie-Ève Bourgoing-Alarie
Publié le 19 Avril 2012
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«Un jour, je suis tombé sur une série de brefs articles scientifiques évoquant la possibilité d'un lien potentiel entre la maladie d'Alzheimer et le diabète. Avant son décès, ma mère atteinte de l’Alzheimer souffrait de diabète et cela a donc piqué ma curiosité», raconte Guy Massicotte, neurobiologiste à l'UQTR.

Quelques années plus tard, son équipe et lui ont publié un article établissant que le diabète favorise l'apparition de troubles biochimiques caractéristiques des anomalies mémorielles du vieillissement. Ce concept évoquait alors pour la première fois l'importance de l'insuline dans la formation des souvenirs.
M. Massicotte avance également que l'Alzheimer serait le résultat d'un affaiblissement de la communication nerveuse et qu'il serait possible d'en retarder les effets par des approches multiples. Une récente étude propose même l'utilisation d'un vaporisateur nasal d'insuline pour contrer les ravages cognitifs entraînés par la maladie dégénérative.
«Je pense que l'Alzheimer pourrait être une forme de diabète qui n'afflige que le cerveau, estime M. Massicotte. Les études cliniques confirment que ce serait en partie vrai. D'ailleurs, un traitement à l'insuline, même si l'on ne souffre pas de diabète, retarderait l'Alzheimer. Si on maintient une diète hypocalorique, on a tendance à vivre plus longtemps.»

Lueurs d'espoir

Si la théorie de l'incidence du diabète fait son chemin, d'autres recherches laissent planer de l'espoir dans le traitement de la maladie.
Parmi les nouvelles avenues de prévention, la communauté scientifique surveille de près les travaux dirigés par le Prix Nobel japonais Susumu Tonegawa qui a démontré qu'un complexe chimique formé de magnésium pourrait posséder des vertus pour contrer la baisse des performances mémorielles du cerveau lors du vieillissement.
L'utilisation des cellules souches dans un traitement serait également prometteuse.
«Les recherches sur les médicaments et traitements avance à petits pas. Il faut dire que l'étude du cerveau est une science beaucoup plus jeune que l'étude du cœur, par exemple. On est aux premiers balbutiements pour générer un médicament contre l'Alzheimer. Tous les jours, on suspecte de nouvelles causes à la maladie. La coupe est loin d'être gagnée, mais on a beaucoup d'espoir de réussir», assure Guy Massicotte.

 http://www.lhebdojournal.com/Societe/2012-04-19/article-2958797/Alzheimer%3A-un-diabete-propre-au-cerveau/1

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