Le «bon» cholestérol protège du diabète


Mis à jour le 06.03.2012

Des chercheurs de l'Université de Lausanne sont parvenus à montrer comment le «bon» cholestérol protège du diabète.
Le saumon est riche en oméga 3, qui permet d'induire le «bon» cholestérol.
Le saumon est riche en oméga 3, qui permet d'induire le «bon» cholestérol.
Image: AFP
Pour se protéger du diabète, rien de mieux que le "bon" cholestérol. Des chercheurs de l'Université de Lausanne (UNIL) sont parvenus à expliquer pourquoi.
La molécule fait en sorte que les cellules du pancréas productrices d'insuline travaillent normalement malgré des conditions délétères.
Le diabète de type 2, en progression rapide à l'échelon planétaire, est caractérisé par une glycémie (le taux de sucre dans le sang) anormalement élevée. Ce dérèglement est engendré, d'une part, par une capacité réduite des tissus à répondre à l'insuline, l'hormone-clé contrôlant la glycémie, et d'autre part par un défaut de sécrétion de l'insuline par le pancréas.
Plus spécifiquement, il a été démontré que le taux élevé d'acides gras circulant dans le sang favorise le développement d'un diabète. On observe alors que les récepteurs cellulaires à l'insuline ne sont plus activés aussi efficacement. Il s'ensuit que le glucose pénètre moins bien dans les cellules et s'accumule dans la circulation sanguine.
La glycémie augmente et induit à son tour une hypersécrétion d'insuline par les cellules bêta du pancréas. Soumises pendant plusieurs années à ce régime, ces dernières s'épuisent, parfois jusqu'à la mort. Il en découle que la capacité de sécrétion d'insuline diminue, l'organisme perd le contrôle de sa glycémie et un diabète de type 2 s'installe, a indiqué mardi l'UNIL dans un communiqué.
Mécanismes mystérieux
Le «bon» cholestérol HDL (high density lipoprotein) est connu pour diminuer les risques de développer la maladie, mais les mécanismes de protection demeuraient mystérieux. Produites par le foie, les molécules HDL y transportent le cholestérol en vue de son élimination.
Les HDL sont induits notamment par une alimentation riche en acides gras polyinsaturés, les fameux oméga 3, mais également par la pratique régulière d'exercice. A contrario, fumer diminue les taux de HDL.
L'équipe du Pr Christian Widmann, du Département de physiologie de l'UNIL, s'est focalisée sur le travail du «réticulum endoplasmique» des cellules bêta du pancréas. Ce réticulum endoplasmique peut être vu comme la chaîne de montage de la cellule qui permet notamment de synthétiser et d'exporter l'insuline.
Conditions de stress
Dans le cas où les cellules bêta doivent chroniquement augmenter leur production d'insuline, le réticulum endoplasmique peut être mis sous stress: les protéines qui y transitent n'adoptent plus leur bonne conformation, le flux est ralenti et les protéines s'y accumulent. Sur la durée, la fonction - voire la survie - de la cellule bêta peuvent être compromises.
Mimant les conditions de stress engendrées par l'obésité dans des cultures de cellules bêta, les scientifiques ont pu démontrer qu'en présence de «bon» cholestérol, le réticulum endoplasmique continue à bien fonctionner, permettant ainsi aux protéines d'adopter une conformation correcte et assurant leur transit normal.
La sécrétion d'insuline est ainsi correctement effectuée par les cellules bêta, malgré les conditions délétères, selon ces travaux publiés dans la revue «Diabetes».

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