Premier succès pour une thérapie cellulaire des maladies de la rétine

Deux patientes ont reçu avec succès une greffe de cellules souches dans la rétine. Il s’agit de la toute première étape vers le traitement de certaines maladies comme la dégénérescence maculaire liée à l’âge qui affectent la vue de millions de personnes dans le monde.



Ce sont des cellules de l'épithélium pigmentaire rétinien (EPR) dérivées de cellules souches embryonnaires humaines qui ont été greffées dans la rétine de deux patientes souffrant de troubles de la vision. La première âgée de 70 ans est atteinte d’une dégénérescence maculaire liée à l’âge (1) et l’autre de cinquante ans a une maladie de Stargardt. Une forme de rétinopathie pigmentaire dont les effets visuels sont comparables à la DMLA.
L’évaluation des deux patientes quatre mois après la greffe fait l’objet d’un article dans la revue The Lancet. Prévenons tout de suite que ces deux personnes n’ont pas retrouvé une vue suffisante pour lire ou même distinguer de loin des objets, ce n’était pas le but de cet essai, mais les tests font état d’une petite amélioration de l’acuité visuelle chez les deux patientes au suivi de quatre mois.  



En fait, c’est avant tout le procédé qui a été validé. L’injection de cellules EPR, dont le rôle est vital pour le bon fonctionnement de l’œil, n’a pas provoqué de rejet ni de formation de tumeurs, un des risques qui était redouté. Malgré tous les espoirs suscités par cet essai, un traitement courant de la DMLA sèche ne sera pas commercialisé avant de nombreuses années. De même la forme humide de la maladie n’est que freinée par les médicaments actuels. Le dépistage précoce des premières atteintes est donc primordial afin retarder au maximum son évolution.
Sciences et Avenir.fr
24/01/2012
(1) La dégénérescence maculaire liée à l’âge est une pathologie oculaire pouvant entrainer la cécité qui touche essentiellement les séniors. Elle détruit peu à peu le centre de la rétine et elle existe sous deux grandes formes, la forme humide à évolution rapide et la forme sèche plus lente mais aussi destructrice. Les thérapies existent pour stopper l'évolution de la forme humide (200 000 personnes) mais rien n'existe contre la forme sèche qui affecte la vie et le quotidien de 800 000 personnes en France.

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