Lorsque les diabétiques de type 1 limitent volontairement leur apport en insuline pour perdre du poids, on parle de "diaboulimie". 55.000 personnes seraient touchées au Royaume-Uni.
"Diaboulimie". Si ce mot hybride utilisé par les médias n’est pas employé dans le cadre médical, le National Health Service (NHS), le système de santé publique du Royaume-Uni, a lancé deux projets pilotes destinés à aider les personnes touchées par ce phénomène.
Et pour cause : ce trouble alimentaire d’un nouveau genre, qui est une contraction des mots "diabète" et "boulimie", pousse les personnes atteintes de diabète de type 1 à limiter volontairement leur apport en insuline pour perdre du poids.
Ce phénomène est dépeint par les médias comme "le trouble de l’alimentation le plus dangereux au monde". Une description qui s’explique par les conséquences parfois désastreuses de la diaboulimie, qui peut être à l’origine d’un accident vasculaire cérébral (AVC), d’une insuffisance rénale, d’une amputation, d’une cécité ou même de la mort.
Diaboulimie : 55.000 personnes touchées au Royaume-Uni
Le diabète de type 1 se caractérise par l’incapacité du pancréas à produire une quantité d'insulinesuffisante pour réguler le taux de glucose dans le sang.
Les patients qui en souffrent doivent donc avoir recours à des injections d'insuline, qui libèrent du glucose. Ce glucose est ensuite utilisé pour les besoins énergétiques immédiats du corps ou pour constituer des réserves de graisse.
Les personnes atteintes de diaboulimie voient donc dans l’insuline une façon de réguler leur poids. C’est notamment le cas de Zohra Allana, une Britannique de 25 ans atteinte de diabète de type 1, qui témoigne sur le site de la BBC. "Quand j'ai compris que je prenais du poids à cause de l'insuline, c'est à ce moment-là que tout a basculé", explique-t-elle.
Lorsque la jeune femme a diminué son apport en insuline, son état de santé s’est rapidement dégradé : "Je ne pouvais plus contrôler ma vessie, je pouvais à peine marcher", raconte-t-elle.
Hospitalisée d’urgence, Zohra Allana va mieux aujourd’hui. Mais comme elle, 55.000 seraient atteintes de diaboulimie au Royaume-Uni, principalement entre 15 à 30 ans, selon The Guardian.
Vers une reconnaissance de la diaboulimie ?
D’où vient ce trouble alimentaire ? Dasha Nicholls, présidente de la faculté des troubles de l’alimentation du Royal College of Psychiatrists (Royaume-Uni), explique que "le diabète oblige à se concentrer sur ce que l’on mange, et il n’est pas rare que cela se mêle à des inquiétudes concernant la nourriture, le poids et l’image corporelle".
Pour une meilleure prise en charge de la diaboulimie, le National Health Service a fait appel a des spécialistes du diabète et des troubles de l’alimentation. Un projet qui devrait permettre de soigner des centaines de personnes souffrant de diaboulimie.
"J’ai constaté l'impact dévastateur de cette maladie sur les personnes et leurs familles. Ces services constituent donc une étape importante dans la reconnaissance de la diaboumilie", conclut le Professeur Jonathan Valabhji, directeur clinique national pour l'obésité et le diabète au NHS.
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